La stabilité des charges et la durabilité représentent un défi pour l’emballage en fin de ligne.
Le secteur de l’emballage en fin de ligne a connu d’importants changements ces dernières années. Hubert Verheul de Tallpack donne dans une interview un aperçu des défis et des progrès technologiques dans ce secteur. Aujourd’hui, l’accent n’est plus uniquement mis sur l’amélioration de la stabilité des charges sur palettes, mais aussi sur la durabilité, la consommation d’énergie et la flexibilité des lignes de conditionnement.
« Un des plus grands défis pour les machines d’emballage en fin de ligne réside dans la stabilité des charges, le recyclage et la réduction de l’empreinte carbone », déclare Hubert Verheul. « Aujourd’hui, les clients demandent principalement comment ils peuvent emballer leurs produits de manière plus stable en utilisant le moins de matériau d’emballage possible, tout en employant des matériaux durables. La qualité des matériaux d’emballage recyclés joue ici un rôle clé. Si elle n’est pas suffisante, la charge sur palette peut devenir instable. »
L’accent mis sur la consommation d’énergie a également augmenté. Des innovations telles que la récupération d’énergie au sein des machines ou des lignes d’emballage sont de plus en plus utilisées. Hubert Verheul donne l’exemple d’une machine à housse extensible, où l’énergie libérée lors des mouvements verticaux descendants est stockée et réutilisée. Ces techniques, comparables à la récupération d’énergie dans les voitures électriques, permettent par exemple aux systèmes 24V de continuer à fonctionner sans consommer d’énergie supplémentaire.
Efficacité par l’innovation
Les machines d’emballage en fin de ligne doivent non seulement être plus durables, mais aussi mieux gérer leur consommation d’énergie. Hubert Verheul observe que les systèmes traditionnels, comme les films rétractables qui fonctionnent avec de la chaleur, sont de plus en plus remplacés par des housses extensibles, principalement en raison de la consommation d’énergie. Les housses extensibles sont 20 % plus légères que les films rétractables et utilisent une fonction mémoire qui permet au film de se resserrer autour de la palette après étirement. Dans de nombreux cas, les entreprises, en fonction de leur consommation d’énergie, peuvent amortir leur ligne d’emballage en quelques années grâce aux économies réalisées sur les coûts énergétiques. Toutefois, les films rétractables restent nécessaires dans des secteurs spécifiques, comme l’industrie du verre, où les housses extensibles ne sont pas applicables en raison de la forme instable des produits ronds sur une palette. Le film peut alors se détacher des coins si quelqu’un retire un pot en verre, ce qui peut provoquer sa chute.
Flexibilité et facilité d’utilisation
La flexibilité des lignes d’emballage en fin de ligne est plus importante que jamais, estime Hubert Verheul. Les formes et tailles des emballages changent de plus en plus rapidement, souvent en raison de considérations environnementales et des demandes des consommateurs. « Les lignes d’emballage en fin de ligne doivent être suffisamment flexibles pour s’adapter rapidement aux changements dans les emballages primaires et secondaires », explique Hubert Verheul.
En outre, la pénurie de main-d’œuvre joue un rôle. Les opérateurs viennent de plus en plus de l’étranger, ce qui nécessite des machines d’emballage en fin de ligne conviviales et pouvant être commandées dans plusieurs langues. Les lignes d’emballage modernes sont équipées de grands écrans tactiles intuitifs, permettant aux opérateurs de passer facilement d’une langue à l’autre, telles que le néerlandais, le polonais, l’anglais ou d’autres langues. De plus, les systèmes d’alerte et les menus de commande sont dotés de pictogrammes et d’instructions visuelles, ce qui facilite l’utilisation des machines, quel que soit le langage ou l’origine de l’opérateur.
Robotisation
La robotisation et l’automatisation sont désormais profondément implantées dans l’industrie de l’emballage. Les petits robots ou cobots deviennent de plus en plus abordables et jouent un rôle important dans l’exécution de tâches d’emballage répétitives et/ou complexes. Ce qui nécessitait autrefois des systèmes mécaniques complexes peut maintenant être effectué simplement par un robot.
Les systèmes de vision, équipés de caméras, offrent de l’intelligence qui permet aux robots de, par exemple, empiler des produits de tailles constamment variables sur des palettes. « Alors que cela dépendait auparavant du toucher et du savoir-faire d’un opérateur, l’apprentissage automatique reprend désormais cette tâche », déclare Hubert Verheul. « Les caméras sont également utilisées pour surveiller les processus critiques dans les lignes d’emballage en fin de ligne et éviter les erreurs. »
Papier et matériaux recyclés
Hubert Verheul voit l’avenir de l’emballage en fin de ligne évoluer vers davantage d’emballages en papier, notamment pour les produits plus légers. Les emballages en plastique continueront de jouer un rôle, tant maintenant que dans le futur, notamment dans les secteurs lourds comme l’acier et les matériaux de construction.
L’utilisation de plastique recyclé répond aux exigences de l’UE, où les entreprises doivent utiliser au moins 50 % de matériaux recyclés d’ici 2030. Les premiers essais avec des matériaux 100 % recyclés sont déjà en cours, mais Hubert Verheul met en garde contre la difficulté d’atteindre un recyclage à 100 %, car il y a toujours une perte de matériau.
Intelligence artificielle
Bien que l’intelligence artificielle (IA) n’ait pas encore un rôle majeur dans le secteur de l’emballage, par exemple pour la recherche de pannes, Hubert Verheul voit un potentiel pour l’IA dans les processus de maintenance. L’IA pourrait par exemple aider à élaborer des plannings de maintenance et à optimiser les pièces de machines en fonction des données d’utilisation.
En ce qui concerne les pannes, Hubert Verheul prévoit que la réalité virtuelle (RV) jouera un rôle important. Les techniciens pourront, via la RV, observer à distance les opérateurs et leur donner des instructions pour résoudre les pannes. Cette technologie, utilisant un casque avec caméra et microphone intégrés, est déjà en cours de tests chez Tallpack.
Une industrie en mouvement
« L’industrie de l’emballage en fin de ligne n’est pas figée », déclare Hubert Verheul. « Les innovations en matière d’efficacité énergétique, de durabilité, de flexibilité et de robotisation sont au cœur des dernières évolutions. Bien que les systèmes traditionnels aient toujours leur place, l’avenir réside dans des solutions intelligentes et flexibles qui aident les entreprises à emballer plus efficacement, durablement et à moindre coût. Des innovations comme l’IA et la RV transformeront encore davantage ce secteur dans les années à venir. »